Une structure en bambou suspendue à un platane. Un homme au sol, un autre, plus loin, debout, qui porte un grand sac à dos. Vert, le sac, verts aussi les vêtements, les chaussures. Peu à peu ils se lèvent, se rencontrent, déplient le sac qui se révèle être une immense pièce de lycra… verte, de 30 mètres. Les deux danseurs évoluent sous et sur cette pièce de tissu, la soulèvent, l’enroulent, s’y cachent, l’accrochent à un autre arbre. Le créateur est Gilles Viandier, danseur, chorégraphe, architecte. Il investit les lieux publics pour les magnifier, les habiter autrement et inviter les spectateurs à changer leur regard et leur perception. Avec son complice Gaspard Charon, il les sollicite pour déplacer le tissu, l’agiter comme une immense vague, les entraînant dans une participation généreuse.
L’enjeu est multiple. Le début du spectacle évoque l’origine du monde, les premières cellules d’algues ; puis viennent les mouvements sismiques, les danses tribales dans une nature qu’on imagine épanouie, soulignée un environnement sonore évocateur. Un son de flûte, une voix survient, celle de Clotilde Rullaud qui entraîne le public à psalmodier avec elle, dans un élan commun.
Les deux danseurs enfilent des gaines électriques vertes au bout de leurs doigts, se transformant en oiseaux exotiques. Sinople (nom de la couleur verte dans les blasons) de la Cie Promenade d’artiste délivre son message écologique, et séduit.
Chris Bourgue – ZÉBULINE / LA MARSEILLAISE, 11 juillet 2023
Gilles Viandier décortique le Sinople
Après l’orange, Gilles Viandier passe au vert. Dans ce nouveau spectacle, il décortique une couleur qu’il considère avec un tissu. Symbole de malheur au théâtre, Gilles Viandier ose s’emparer de la couleur verte avec Sinople du nom de la couleur héraldique, après avoir joué avec l’orange l’an dernier à Mimos. Un nouveau spectacle transformé mais qui garde sa pièce maîtresse : un tissu en soie [lycra!]. Un objet dont le format a été modifié volontairement. De plus l’artiste n’est plus seul sur la scène, ils sont trois désormais. Des changements apportés grâce au vert. Pour Gilles Viandier, cette couleur « est charnière, au milieu du spectre« . « On trouve des tonnes de choses vertes » et des milliers d’images lui sont attribuées, selon les cultures : l’espérance, l’oasis, le diable et même le plateau de jeu. « La table de ping-pong, le terrain de foot… on en revient à cette situation de milieu, on ne sait pas qui perd ou qui gagne« , explique-t-il. Des tables de jeux au greenwashing en passant par les végétaux, ou même la pharmacie, il n’y a qu’un pas.
Tous les moyens pour occuper l’espace
Un pas que franchit le danseur dans sa performance de 70 minutes où les spectateurs ne devront pas rester indifférents. Gilles Viandier et ses deux camarades les incite à participer « à plusieurs moments pour nous aider à transporter et installer le tissu« . L’artiste peut aller même plus loin. Cet architecte diplômé occupe les espaces au maximum et par tous les moyens. « Des habitants sont déjà venus me voir pour me proposer de passer le tissu par leur fenêtre » raconte-t-il. Une méthode plus difficile à Périgueux puisqu’il jouera ce weekend à 11h dans le jardin de l’espace François Mitterrand. Un terrain qui ne fait pas peur au danseur. Il a joué dans de nombreux urbains, semi-urbains, paysagers et même sur un barrage. Et c’est ce qu’il aime. « Dans chaque ville on recrée le projet, le parcours« , n’hésitant pas à insérer des points historiques ou toutes informations attachées au vert. Il l’avoue lui-même : « le vert m’a dépassé« , même si sa couleur préférée reste le jaune.
SINOPLE, 2022-23
https://journalzebuline.fr/avant-le-soir-ou-il-est-question-deau-potable-et-de-tornade-verte/
Sinople, la noblesse du vert
Une structure en bambou suspendue à un platane. Un homme au sol, un autre, plus loin, debout, qui porte un grand sac à dos. Vert, le sac, verts aussi les vêtements, les chaussures. Peu à peu ils se lèvent, se rencontrent, déplient le sac qui se révèle être une immense pièce de lycra… verte, de 30 mètres. Les deux danseurs évoluent sous et sur cette pièce de tissu, la soulèvent, l’enroulent, s’y cachent, l’accrochent à un autre arbre. Le créateur est Gilles Viandier, danseur, chorégraphe, architecte. Il investit les lieux publics pour les magnifier, les habiter autrement et inviter les spectateurs à changer leur regard et leur perception. Avec son complice Gaspard Charon, il les sollicite pour déplacer le tissu, l’agiter comme une immense vague, les entraînant dans une participation généreuse.
L’enjeu est multiple. Le début du spectacle évoque l’origine du monde, les premières cellules d’algues ; puis viennent les mouvements sismiques, les danses tribales dans une nature qu’on imagine épanouie, soulignée un environnement sonore évocateur. Un son de flûte, une voix survient, celle de Clotilde Rullaud qui entraîne le public à psalmodier avec elle, dans un élan commun.
Les deux danseurs enfilent des gaines électriques vertes au bout de leurs doigts, se transformant en oiseaux exotiques. Sinople (nom de la couleur verte dans les blasons) de la Cie Promenade d’artiste délivre son message écologique, et séduit.
Chris Bourgue – ZÉBULINE / LA MARSEILLAISE, 11 juillet 2023
Gilles Viandier décortique le Sinople
Après l’orange, Gilles Viandier passe au vert. Dans ce nouveau spectacle, il décortique une couleur qu’il considère avec un tissu. Symbole de malheur au théâtre, Gilles Viandier ose s’emparer de la couleur verte avec Sinople du nom de la couleur héraldique, après avoir joué avec l’orange l’an dernier à Mimos. Un nouveau spectacle transformé mais qui garde sa pièce maîtresse : un tissu en soie [lycra!]. Un objet dont le format a été modifié volontairement. De plus l’artiste n’est plus seul sur la scène, ils sont trois désormais. Des changements apportés grâce au vert. Pour Gilles Viandier, cette couleur « est charnière, au milieu du spectre« . « On trouve des tonnes de choses vertes » et des milliers d’images lui sont attribuées, selon les cultures : l’espérance, l’oasis, le diable et même le plateau de jeu. « La table de ping-pong, le terrain de foot… on en revient à cette situation de milieu, on ne sait pas qui perd ou qui gagne« , explique-t-il. Des tables de jeux au greenwashing en passant par les végétaux, ou même la pharmacie, il n’y a qu’un pas.
Tous les moyens pour occuper l’espace
Un pas que franchit le danseur dans sa performance de 70 minutes où les spectateurs ne devront pas rester indifférents. Gilles Viandier et ses deux camarades les incite à participer « à plusieurs moments pour nous aider à transporter et installer le tissu« . L’artiste peut aller même plus loin. Cet architecte diplômé occupe les espaces au maximum et par tous les moyens. « Des habitants sont déjà venus me voir pour me proposer de passer le tissu par leur fenêtre » raconte-t-il. Une méthode plus difficile à Périgueux puisqu’il jouera ce weekend à 11h dans le jardin de l’espace François Mitterrand. Un terrain qui ne fait pas peur au danseur. Il a joué dans de nombreux urbains, semi-urbains, paysagers et même sur un barrage. Et c’est ce qu’il aime. « Dans chaque ville on recrée le projet, le parcours« , n’hésitant pas à insérer des points historiques ou toutes informations attachées au vert. Il l’avoue lui-même : « le vert m’a dépassé« , même si sa couleur préférée reste le jaune.